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Mots du Ciel
7 mars 2016

L'Eucharistie à l'école de Marie

 

rosarium.op.org [fr]

L'Église contemple Marie comme " modèle irremplaçable de vie eucharistique " écrit Benoît XVI dans l'exhortation apostolique Sacramentum caritatis (22 février 2007, n.96). Le pape ne fait que prolonger l'enseignement de son prédécesseur Jean-Paul II qui avait qualifié la Vierge de " femme eucharistique " [ 1].

http://rosarium.op.org

 

 


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L’Église contemple Marie comme « modèle irremplaçable de vie eucharistique » écrit Benoît XVI dans l’exhortation apostolique Sacramentum caritatis (22 février 2007, n.96). Le pape ne fait que prolonger l’enseignement de son prédécesseur Jean-Paul II qui avait qualifié la Vierge de « femme eucharistique » [1]. Puisque le Corps du Christ que nous recevons en communion est le vrai corps né de la Vierge Marie (cf. Ave verum Corpus natum de Maria Virgine), on perçoit d’emblée quel lien profond unit Marie et l’Eucharistie. La messe n’est-elle pas l’unique sacrifice du Christ rendu sacramentellement présent ? Comment Marie ne serait-elle pas associée à chacune de nos eucharisties comme elle le fut au drame du Calvaire (Jean 19, 25) ? En fait, toute la vie de Marie est eucharistique. En méditant sur son « pèlerinage dans la foi » (Vatican II) on apprend à vivre la messe à l’école de Marie. Il faudrait méditer chacune des scènes mariales des évangiles [2]. Esquissons ce programme en considérant les deux premières : l’Annonciation et la Visitation.

 

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Annonciation 
L’avez-vous remarqué : la scène de l’Annonciation telle qu’elle est rapportée par saint Luc suit en quelque sorte le schéma d’une messe ? Il y a d’abord la salutation de l’ange comme celle du célébrant à l’assemblée : « Dominus vobiscum, le Seigneur avec vous ! » Puis le trouble de la Vierge qui correspond à la liturgie pénitentielle. L’écoute du message de l’ange qui est la liturgie de la Parole. La question de la Vierge « comment cela va-t-il se faire ? » n’est-elle pas celle à laquelle doit répondre toute homélie ? Comment la Parole proclamée va-t-elle prendre chair dans nos existences ? La seule réponse possible est celle de l’ange : « l’Esprit Saint viendra sur toi ». Voilà l’épiclèse de la messe. Le même Saint-Esprit qui donne à Marie de concevoir la chair du Fils de Dieu fait du pain et du vin le Corps et le Sang du Seigneur. Quelle enthousiasme dans la réponse de Marie : « Fiat, oh oui qu’il en soit ainsi ! » N’est-ce pas avec cet empressement amoureux que le communiant prononce un sonore amen au moment ou le prêtre lui présente le Corps du Christ ? Le récit de l’Annonciation se termine abruptement par ce simple verset : « Alors l’ange la quitta. » Désormais c’en est fini des paroles et des révélations. Marie vit de Celui qu’elle porte en son sein comme le communiant vit de l’Eucharistie qu’il a reçue. C’est le temps de l’envoi : « Allez dans la paix du Christ ! »

 

 

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Visitation 


Voyons à quoi l’Eucharistie nous porte en considérant Marie qui vole aussitôt en grande hâte au service de sa cousine Élisabeth. Communier signifie raviver en nous la ferveur de servir. C’est le meilleur symptôme de la qualité de notre vie eucharistique. La messe nous engage à servir les pauvres [3]. Quelle fougue dans la course de Marie sur les montagnes de Judée ! Quel allant dans celui qui vient de communier ! Regardons-les ces théophores, ces porteurs de Dieu ! Au moment de la Visitation, Marie devient en quelque sorte « le premier tabernacle de l’histoire » (Jean-Paul II). Elle est saluée par Élisabeth : « Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » On pourrait adresser une parole analogue à quiconque vient de communier. Imagine-t-on un mari dire à sa femme qui rentre de la messe : « Comment ai-je ce bonheur que celle qui porte Dieu vienne jusqu’à moi ? » Les communiants ont-ils ce souci de porter Dieu aux autres ? Dieu sera présent à l’usine dans le cœur de cet ouvrier qui chaque jour communie avant son travail. Dieu sera présent dans la classe de cette lycéenne qui se rend tôt le matin à la messe de l’aumônerie. Dieu sera présent au banquet de Noël de cette famille parce que la vieille tante n’a pas oublié de sanctifier la fête par l’Eucharistie… Dieu sera présent dans nos multiples visitationsquotidiennes.

On sait comment Marie répond à la salutation d’Élisabeth : elle entonne le Magnificat. Ce grand chant d’action de grâce peut être considéré comme un modèle de prière eucharistique. En effet « eucharistie » en grec veut dire merci. Or la Vierge rend grâce de ce que le Puissant a fait pour elle des merveilles. Dans le texte grec les verbes du Magnificat sont au passé : « Il a renversé les puissants de leur trône, il a élevé les humbles… » Ainsi la Vierge rend grâce en faisant mémoire des bontés du Seigneur. Rendre grâce en faisant mémoire c’est exactement le mouvement de la prière eucharistique ! C’est pourquoi l’on peut dire avec le pape Jean-Paul II : « Si le Magnificat exprime la spiritualité de Marie, rien ne nous aide à vivre le mystère eucharistique autant que cette spiritualité. L’Eucharistie nous est donnée pour que notre vie, comme celle de Marie, soit tout entière un Magnificat ! » [4]

 

P. Guillaume de Menthière
Dans L’Eucharistie à l’école de Marie, 2 juin 2008

 

 

Notes

[1] Encyclique Ecclesia de Eucharistia, n.53

[2] C’est que nous avons tenté de faire dans notre ouvrage auquel on voudra bien se reporter pour de plus amples explications : Guillaume de Menthière, L’Eucharistie à l’école de Marie, Mame/ Édifa, 2005

[3] Catéchisme de l’Église catholique, n.1397

[4Ecclesia de Eucharistia, n.58

 

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